Le rugby est un sport qui implique un contact physique

Le rugby est un sport qui implique un contact physique. Tout sport impliquant un contact physique comporte des dangers inhérents. Il est très important que les joueurs respectent les Règles du jeu  et veillent à leur sécurité et à celle des autres.

Il incombe aux joueurs de s’assurer qu’ils sont physiquement et techniquement préparés pour pouvoir jouer au Rugby, respecter les Règles du Jeu et respecter dans le cadre de leur participation à ce sport de pratiques de SÉCURITÉ .

Les personnes qui assurent l’entraînement ou la formation des joueurs ont pour responsabilité de veiller à ce que les joueurs soient préparés selon une méthode garantissant le respect des Règles du Jeu et des pratiques de SÉCURITÉ.

Le Jeu doit se dérouler à tous les niveaux dans le respect d’un comportement sportif et discipliné synonyme de plaisir et de SÉCURITÉ. Ce principe ne peut pas être respecté uniquement par l’arbitre : il doit l’être également par les éducateurs et les joueurs.

Comment préparer les joueurs au respect des Principes du Jeu ?

Le jeune joueur doit découvrir les Règles par le Jeu c’est à dire par la pratique et non par la Lecture de Règles du Jeu. Par la pratique le jeune comprendra le pourquoi de la Règle et son impact sur le Jeu.

Il sera intéressant de leur faire percevoir l’objectif(s) de la Règle reposant sur : la sécurité, la continuité et l’équité.

Cette méthode d’apprentissage impose que les jeux proposés dans les écoles de Rugby soient adaptés au niveau de connaissance et de compréhension du jeu par les jeunes. Je ne fais pas référence à l’âge.

Au départ je dois organiser des jeux qui feront apparaître uniquement les Règles fondamentales : la marque, le plaquage, le hors-jeu, les droits et les devoirs (manière de jouer).

Dés le départ je dois ajouter une Règle non fondamentale : l’avantage. Je joue et il est impossible de jouer sans l’application de cette Règle d’or. Ces petits jeux permettront aussi de découvrir quelques lignes matérialisées sur le terrain: la ligne de but et les lignes de touche.

Il  y a très longtemps (1996 « l’arbitrage des jeunes par les jeunes »), j’avais travaillé et proposé de mettre en place l’idée que l’enfant qui joue est capable d’arbitrer puisqu’il apprend la Règle par le Jeu. Certains se sont approprié cette idée et cela ne me dérange pas (« Je joue et j’arbitre »). Je sais que dans quelques clubs cette sensibilisation à l’arbitrage se pratique.

Il ne faut surtout ne pas percevoir cette idée comme étant la formation d’arbitres, elle se veut uniquement être la formation d’un meilleur joueur basée sur le pourquoi des Règles. C’est pour cela que ce projet doit être initié par le Comité Départemental au travers de la formation des éducateurs. Afin de réussir il est indispensable de former, donc de convaincre les Éducateurs (je n’utilise pas le mot entraîneur) qu’un tel apprentissage sera bénéfique pour tout le monde et surtout pour notre Jeu.

Quels jeux ?

Il n’est pas de mon ressort de proposer des jeux, mais je pense qu’ils doivent reposer sur certains principes :

  • Un nombre de joueurs limité et un espace assez grand afin d’éviter de n’avoir que du « rentre dedans » et de permettre un jeu d’évitement.
  • Toutes les reprises de jeu devraient être faites ballon au sol (joué règlementairement) avec les adversaires à 5 mètres (apparition d’une ligne imaginaire allant d’une ligne de touche à l’autre).

COMMENT PRÉSENTER MANIÈRE DE JOUER ? (dans les jeux proposés)

  • Un joueur peut passer le ballon
  • Un joueur peut donner le ballon à un autre joueur
  • Un joueur peut plaquer, tenir ou pousser un adversaire porteur du ballon
  • Un joueur peut tomber sur le ballon mais doit se relever immédiatement
  • Un joueur peut faire un touché à terre dans un en-but

Toutes ces actions doivent être faites dans le respect de Règles.

COMMENT PRÉSENTER LE PLAQUAGE ?

Il est impératif d’expliquer que le RUGBY est un jeu qui se joue debout (sur ses pieds). Le plaquage amène le jeu « au sol » et cette phase doit obligatoirement conduire à la libération rapide du ballon afin de repartir sur du jeu debout (excepté dans l’en-but).

Cette phase de jeu repose malheureusement sur 2 Règles : la Règle 10 Jeu déloyal, qui traite de la régularité de l’acte de plaquer (la sécurité) et la Règle 15 : Plaquage porteur du ballon mis au sol, qui traite du jeu sur cette phase (sécurité, continuité, équité).

1) Comment plaquer :

  • Utilisation des deux bras de la taille aux chevilles. Insister sur la sécurité pour le plaqueur et le plaqué
  • Découvrir la dangerosité des pratiques illégales, en particulier le plaquage haut (très courant chez les jeunes)

 2) Comment « jouer » le plaquage :

  • J’emploie volontairement le mot « jouer ». Au sol, contrairement à ce que l’on m’a appris je ne suis pas mort, J’ai à obéir à des obligations pour que le jeu redémarre debout, je dois donc être actif et non « mort ».
  • Toutes les actions autorisées et obligatoires doivent être faites immédiatement.
  • Faire découvrir les 3 catégories de joueurs impliqués dans la phase : le plaqué, le plaqueur(s) et les joueurs qui arrivent.
  • Le plaqué doit « jouer » immédiatement le ballon en le libérant, c’est-à-dire en  le passant, en  le plaçant, en le poussant , en le relâchant ou en marquant un essai sans ramper lorsqu’un plaquage est proche d’une ligne de but.

De plus, ce joueur doit se relever ou s’éloigner immédiatement. Cet adverbe est lié à la continuité et à la sécurité.

  • Le plaqueur qui est au sol doit immédiatement lâcher le joueur plaqué,  se relever ou s’écarter du plaqué et du ballon. L’assistant plaqueur qui a aidé à conduire le porteur du ballon au sol mais qui n’est pas lui-même au sol doit immédiatement relâcher le joueur plaqué.
  • Les joueurs qui arrivent : tous les joueurs qui arrivent doivent être sur leurs pieds lorsqu’ils veulent jouer le ballon. Un joueur est sur ses pieds si aucune autre partie de son corps n’est au contact du sol ou au contact des joueurs au sol. Ils doivent arriver par la « porte » c’est-à-dire en arrière du ballon et directement en arrière du joueur plaqué ou du plaqueur le plus prés de sa ligne de but.
  • Pas de plaquage .Un joueur au sol en possession du  ballon doit  immédiatement effectuer l’une des 3 actions suivantes :

Se relever avec le ballon ou,
Passer le ballon ou,
Lâcher le ballon

  • Pas de plaquage. Un joueur ne doit pas tomber sur un joueur au sol en possession du ballon

Remarques : Dans l’apprentissage de cette Règle il est très intéressant de mettre en évidence le pourquoi lié à la continuité, la sécurité et l’équité, c’est une des rares règles où l’on retrouve les 3 objectifs réunis.

Remarque : Je n’ai pas parlé de la possibilité pour le plaqueur s’étant relevé de rester là où il se trouve sans respect obligatoire de la porte. Ce point me gêne beaucoup car il ne respecte pas l’équité. Je ne comprends pas cette faveur. Je souhaite que le législateur se penche sur ce point qui conduit les arbitres à commettre des erreurs surtout du fait que l’assistant plaqueur ne bénéficie pas de cet avantage et pour beaucoup différencier l’assistant plaqueur du plaqueur est difficile.

COMMENT PRÉSENTER HORS-JEU DANS LE JEU COURANT ?

Dans le jeu courant (celui pratiqué dans les jeux proposés) un joueur est hors-jeu s’il  se trouve en avant d’un coéquipier porteur du ballon ou en avant d’un coéquipier qui a joué le ballon en dernier.

Dés le départ expliquer à l’enfant qu’il doit toujours être derrière son partenaire porteur du ballon.

Quand on  passe le ballon on le lance toujours en arrière (seul jeu de balle où on fait avancer le ballon en le lançant en arrière). Expliquer que cette obligation est liée à la Règle du hors-jeu.

Partant du principe que dans ces jeux le jeu au pied n’est pas utilisé, je n’introduis pas la Règle du HJ avec la zone des 10 mètres.

COMMENT PRÉSENTER LA MARQUE ?

Dans ces petits jeux, la marque est seulement lie à l’essai.

Un essai est marqué lorsqu’un joueur attaquant fait un touché à terre dans l’en-but adverse. Montrer que l’on peut marquer un essai en le portant ou en faisant un touché à terre sur un ballon qui se trouve dans l’en-but adverse.

COMMENT PRÉSENTER L’AVANTAGE ?

Quand une équipe commet une faute et que l’équipe adverse obtient un « bon ballon » (ballon qu’elle peut utiliser immédiatement), l’arbitre ne doit pas immédiatement siffler cette faute.

On dit que l’arbitre applique la Règle de l’avantage. Cette règle est très importante elle encourage les joueurs à jouer au sifflet de l’arbitre et assure une plus grand continuité du jeu.

Beaucoup d’éducateurs (?) diront que dans ce projet il n’y a ni mêlée ni touche, pour eux ce n’est pas du rugby. J’ose espérer que ce type d’éducateur n’existe plus… ?

Quand vous allez rentrer dans un jeu plus structuré où ces fameuses phases collectives existent je vais essayer d’exposer ma façon de les introduire.

LA MÊLÉE SPONTANÉE (RUCK) :

Cette phase pourra apparaître dans les petits jeux proposés ci-dessus. Il faut expliquer que sur plaquage le ballon sera récupéré immédiatement par un joueur qui assurera la continuité ou ce ballon sera récupéré collectivement par les joueurs debout sur leur pied  qui se regroupent autour du ballon face à des adversaires  eux-mêmes debout. Cette lutte collective crée une mêlée spontanée (ruck).

Dés lors, des lignes de HJ imaginaires apparaissent. Il y a deux lignes de hors-jeu parallèles aux lignes de but, une par équipe. Chaque ligne de HJ passe par le pied le plus en arrière  du dernier joueur participant à la mêlée spontanée. Elles s’étendent d’une ligne de touche à l’autre.

  • Tous les joueurs ne participant pas à la mêlée spontanée doivent se trouver derrière la ligne de HJ
  • Tous les joueurs dans le ruck doivent être liés à un coéquipier ou à un adversaire en utilisant la totalité du bras.
  • Tous les joueurs qui rentrent dans le ruck sans avoir la tête et les épaules plus basses que les hanches.
  • Personne n’a le droit d’utiliser les mains dans un ruck
  • Personne ne peut suivre la progression du ballon
  • La mêlée spontanée est terminée quand le ballon en est sorti, dés lors lignes de HJ disparaissent.

LA MÊLÉE ORDONNÉE

Ici je vais élaborer une approche de cette phase avec ma sensibilité et mon expérience d’éducateur.

Dés lors, qu’il est impossible d’avoir des joueurs de gabarits équivalents je trouve dangereux et ridicule d’autoriser LA POUSSÉE. Dans la mêlée que je présente, la poussée est interdite.

Objectifs de la mêlée chez les jeunes

  • Reprendre le jeu après certaines fautes sifflées par l’arbitre
  • Regrouper un nombre de joueurs (ce nombre varie selon les jeux pratiqués minimum 3) afin d’ouvrir des espaces pour assurer la continuité
  • Eduquer les enfants sur des postures nécessaires pour leur sécurité
  • Eduquer les enfants à obéir à des commandements

Mise en place de la mêlée

  • L’arbitre marque l’emplacement  avec le pied. Cette marque sera minimum à 5 m  de la touche afin d’offrir deux côtés pour exploiter le ballon.
  • Les participants de chaque équipe se lient entre eux. Être vigilant sur les liaisons entre partenaires.
  • « Flexion », ce commandement impose un travail de formation sur le placement d’un dos plat.
  • « Placement »
  • « Stop »

Comment impliquer les jeunes :

Dés que ces jeux conduisent à une « partie » avec comptage des essais, ce sera un enfant qui dirigera le jeu sifflet en main. Un éducateur l’accompagnera.

Il sera intéressant de mettre en parallèle le comportement du joueur et de l’arbitre lié aux mêmes mécanismes :

  • Je perçois
  • J’analyse
  • Je décide

Dés que ce joueur/arbitre a sifflé une faute il doit impérativement utiliser la gestuelle. Il doit siffler et utiliser tout de suite le geste premier (à ce niveau CPP ou mêlée) puis le geste second pour expliquer le pourquoi de la faute (en-avant, passe en avant, plaqué qui garde le ballon, entrée illégale, plaqueur qui ne relâche pas le plaqué, plaqueur qui ne s’éloigne pas, joueur arrivant qui ne reste pas sur ses pieds, plaquage haut…). Il faut éviter d’expliquer la faute par la parole. L’explication verbale doit toujours venir  qu’après la gestuelle officielle.

Dans les compétitions officielles organisées dans le cadre du Comité Départemental faire pratiquer l’arbitrage à deux.  Ce n’est qu’à partir de ce moment que je peux faire appel à un arbitre convaincu par cette technique d’arbitrage (pour laquelle j’ai produit un manuel). L’arbitre, en bord de touche, n’est là que pour conseiller les joueurs/arbitres dans leur placement. En aucun cas cet arbitre ne doit occuper la fonction de second arbitre.

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